Le lynx boréal est deux fois plus gros que les trois autres espèces de lynx. Il mesure 90 cm à 1,30 m de long pour une hauteur de 65/75 cm en moyenne. Son poids moyen se situe entre 9 et 35 kg et les femelles sont plus petites et plus légères que les mâles. Son corps est très trapu et souple à la fois ce qui lui permet une agilité digne d'un chat. Il a de longues oreilles triangulaires mesurant entre 6 et 8 cm avec une touffe de poils noirs tel un pinceau sur le dessus. Il a une courte queue de 11 à 20 cm avec le bout noir. Ses pattes sont longues et ses pieds sont gros ce qui facilite les déplacements dans la neige. Son pelage est relativement épais et de couleur plutôt sable ou gris avec des taches plus foncées. Certains spécimens sont même totalement brun foncé. On note que l'hiver sa fourrure devient plus claire. Le lynx est un félin solitaire qui peut être diurne comme nocturne. On remarque cependant que son pic d'activité est au crépuscule. Il est carnivore et ne s'alimente que des proies qu'il chasse. Sa capacité à atteindre une vitesse de 60 km/h en pleine course lui permet d'attraper du petit gibier comme les lapins de garenne et les lièvres mais surtout des ongulés comme le chevreuil ou le chamois des Alpes. Il s'attaque éventuellement aux oiseaux au sol comme dans les arbres ainsi qu'aux animaux d'élevage comme les moutons. Sa méthode de chasse est généralement celle de l'affût avec une approche finale très discrète. La période de l'accouplement a lieu entre janvier et avril, les mâles vont laisser des marques odorantes sur leur territoire et vont pousser des cris rauques pour attirer les femelles. La période de gestation dure en moyenne 2 mois et la femelle va donner naissance de 1 à 5 petits lynx couverts de fourrure mais complètement aveugles. Ils vont rester pendant une dizaine de jours sans ouvrir les yeux et à rester au chaud contre leur mère. Les petits seront sevrés à 3 ou 4 mois seulement. C'est la femelle seule qui va s'occuper d'eux (le mâle l'ayant quitté après l'accouplement). Après un an environ les jeunes quitteront leur mère. La maturité sexuelle est atteinte à un an pour les femelles et seulement à deux ans pour les mâles.
Le Lynx boréal préfère les zones forestières avec des sous-bois denses et couverts où il trouve de nombreuses cachettes et ou sa présence passe le plus inaperçue possible. Les forêts boréales et tempérées sont l'habitat le plus fréquemment rencontré, mais il peut également s'adapter aux zones rocailleuses et aux grandes steppes. Il aménage son gîte dans un terrier de blaireau ou de renard roux et peut également s'installer dans des broussailles ou sous des rochers. Son territoire s'étend sur près de 250 km_ voir d'avantage si les proies viennent à manquer. Mais cette espèce présente une aire de répartition réduite en France, résultat d'une forte fragmentation des ensembles forestiers en raison de l'urbanisation et des espaces cultivés. Cette fragmentation amoindrit notamment les possibilités de dispersion et les échanges d'individus entre les différents noyaux de populations. Aujourd'hui le lynx est présent dans toute la partie est de la France (Vosges, Jura et Alpes) et quelques spécimens dans les Pyrénées.
En France, il a disparu des plaines au Moyen Age et des principaux massifs montagneux au XIXème siècle, en raison de la déforestation, d'une forte pression de chasse et de la raréfaction de ses proies (principalement des ongulés sauvages). Il a ensuite fait sa réapparition dans les Alpes et le Jura, où il est arrivé spontanément à partir de populations suisses réintroduites dans les années 70, et dans le massif des Vosges grâce à un programme de réintroduction débuté en 1983. Les effectifs du lynx restent très faibles sur le territoire français et on estime à 150 le nombre de lynx sauvages en France. (Le Jura abrite une quarantaine d'individus). L'espérance de vie des lynx est estimée au maximum à une dizaine d'années dans la nature et environ trente ans en captivité.
Les lynx ont assez peu de prédateurs naturels en dehors de l'homme.
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe en « préoccupation mineure » (LC) en raison de sa large distribution et de ses effectifs stables.
Il est cependant classé en catégorie « En danger d'extinction (EN) sur la liste rouge des espèces menacées en France.
Les collisions routières, autoroutières et ferroviaires.
Le trafic routier et ferroviaire est la principale cause de mortalité de l'espèce, touchant surtout les juvéniles. (60% environ des causes de mortalités connue de cet animal dans les Vosges et le Jura sont dues aux collisions avec des véhicules)
Le braconnage.
C'est une cause de mortalité importante et une grande menace pour sa survie. Trop régulièrement, des lynx sont ainsi tués par ignorance ou vengeance, en raison de sa prédation occasionnelle sur les moutons, principalement dans le Jura et les Vosges.
La famine et les maladies parasitaires.
80% des jeunes n'atteignent pas l'âge de procréer.
La fragmentation des ensembles forestiers par des zones urbanisées et leurs infrastructures de communication.
C'est un problème plus général et plus vaste qui concerne l'ensemble des populations de lynx boréal d'Europe Occidentale. Les possibilités de dispersion donc d'échanges d'individus entre noyaux de population se trouvent réduites voire complètement annihilées. Ce problème se rencontre entre les Vosges du Nord et les Vosges du Sud, entre les Vosges du Sud et le Jura ainsi qu'entre plusieurs massifs des Alpes. A terme, ces isolements peuvent entraîner un affaiblissement génétique de la population dans son ensemble, d'autant que les noyaux de nos régions sont issus d'opérations de réintroduction, donc d'un faible nombre d'individus pionniers.
Les attaques de grands rapaces, d'ours brun et de loup gris.
Les ours et les loups gris peuvent tuer un lynx mais les grands rapaces en revanche s'attaquent surtout aux petits
Malgré une dynamique positive, la population de lynx en France est très vulnérable compte tenu de son faible effectif et de sa fragmentation. Généralement, on admet que si une population de lynx supporte correctement la mortalité naturelle, une mortalité d'origine humaine est beaucoup plus préjudiciable à la survie d'une population.
Actions de sensibilisation envers l'ensemble des public
Habitants des massifs, chasseurs, éleveurs, forestiers, accompagnateurs en montagne, touristes
Lutter contre le braconnage de l'espèce
Lutter contre les collisions
Construire des passages à faune correctement placés (entre deux massifs forestiers, sans zones ouvertes à franchir pour y accéder), suffisamment larges, végétalisés, avec des écrans visuels et auditifs (pour que la trafic routier ne soit pas ou peu perçu depuis le passage). Sans ces éléments, le passage à faune ne sera pas utilisé par le lynx.
Le suivi de l'espèce
Par l'intermédiaire du Réseau Lynx de l'ONCFS, le suivi de l'espèce doit être poursuivi et développé, en collant au mieux avec les techniques utilisées dans les pays environnants : utilisation de pièges photographiques, de pièges à poils...
Le lynx est un animal protégé depuis le 19 septembre 1979, date de son inscription à l'annexe II de la Convention de Berne (protection de la vie sauvage). Le Lynx boréal est classé en Annexe II de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) depuis 1977.
La chasse est interdite en France et en cas de problème les lynx sont déplacés dans d'autres territoires.
La chasse au Lynx boréal est réglementée (quotas), en Estonie, en Lettonie, en Norvège, en Roumanie, en Russie, en Suède, en Turquie.
Le Lynx boréal est intégralement protégé en Albanie, en Allemagne, en Autriche, Belgique, en Biélorussie, en Bulgarie, en Croatie, en Finlande, en France, en Grèce, en Hongrie, en Italie, au Liechtenstein, en Lituanie, en Macédoine, en Pologne, en République tchèque, en Serbie, en Slovaquie, en Slovénie, en Suisse, en Ukraine.
Quatorze projets de réintroduction du Lynx boréal ont été mis en œuvre en Europe de 1970 à 2006, qui ont donné les meilleurs résultats en Slovénie, dans les Alpes suisses et dans le Jura. Le Lynx boréal a été réintroduit en Slovénie, en Croatie, dans le parc national de Bavière en Allemagne, en Suisse dans le Jura, le canton de Vaud (Alpes et Jura), le canton d'Obwald et le parc national des Grisons et le parc national du Grand-Paradis en Italie.
Le suivi des populations françaises de lynx est effectué par le réseau Lynx qui relève les indices de présence du félin. Un projet de réintroduction du Lynx boréal au Royaume-Uni, qui a disparu depuis au moins 1 000 ans, est envisagé dans le Kent afin de réguler naturellement les populations de cerfs.
Le lynx pardelle est un félin de taille moyenne, un peu plus petit que le lynx commun. Il mesure entre 65 et 100 cm de long (tête-queue), de 40 à 50 cm de haut, pour un poids allant de 5 à 15 kg et les femelles sont plus petites et plus légères que les mâles. Le lynx pardelle partage un grand nombre de caractéristiques typiques des lynx, à savoir les oreilles triangulaires sont surmontées d'une touffe de poils noirs, de longues jambes, une queue courte qui mesure de 5 à 19 cm de long et une collerette de fourrure qui ressemble à une barbe. Contrairement au lynx commun, le lynx pardelle possède un pelage de couleur fauve marbré de taches sombres qui varient de taille, en forme et en intensité de couleur. La fourrure est également sensiblement plus courte que celle des autres lynx, qui sont généralement adaptées à des environnements froids. Ces variantes peuvent s'avérer utiles pour déterminer le degré de diversité génétique au sein des espèces. La queue courte se termine par un manchon noir. Le lynx pardelle est un animal nocturne ou crépusculaire, avec une pointe d'activité au coucher du soleil, lorsque les proies sont les plus actives. Pendant l'hiver, le lynx ibérique peut devenir temporairement diurne. Mâles et femelles vivent dans des territoires qui se chevauchent. Celui du mâle englobe généralement celui de plusieurs femelles. Ils les défendent contre les congénères du même sexe. Le lynx pardelle est un prédateur carnivore qui chasse essentiellement de petites proies. Les lapins de garenne constituent la base de son alimentation, contrairement au lynx commun qui se nourrit de proies plus grandes telles que le chevreuil et le chamois. Les jeunes faons peuvent être consommés à l'occasion, si les lapins venaient à manquer. Ce lynx est incapable de changer son alimentation de manière significative si les populations de lapins diminuent fortement. Il lui arrive néanmoins de s'attaquer à d'autres types de proies comme les rats, les souris, les écureuils et les oiseaux mais en quantité moindre que les lapins. La saison de reproduction du lynx pardelle se déroule de janvier à février. Après une période de gestation d'environ 63 à 68 jours, la femelle met au monde une portée de 1 à 5 petits qui naissent aveugles et ne pèsent pas plus de 250 g chacun. Les chatons sont semi-nidicoles à la naissance, et dans la plupart des cas, seuls 2 survivent jusqu'au sevrage, qui intervient 10 semaines après la naissance. Ils ne quittent la tanière familiale qu'à l'âge de 8 à 23 mois. La femelle atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de 21 mois et le mâle à 33 mois, mais les deux sexes ne se reproduisent qu'une fois qu'ils ont trouvé leur propre territoire.
Historiquement répandu dans toute la péninsule ibérique et au sud de la France, le lynx pardelle ne subsiste plus que dans des zones réduites dans les parties centrales et sud-ouest de l'Espagne, et dans des zones fragmentées du Portugal. Pendant longtemps, les scientifiques se sont demandé s'il restait des lynx dans les Pyrénées. Il semblerait qu'une faible population ait pu survivre jusqu'à aujourd'hui. Ce félin a la répartition la plus petite parmi tous les lynx voire même d'un grand nombre de mammifères. Le lynx pardelle occupe principalement la forêt méditerranéenne et le maquis, un habitat de broussailles, de forêts ouvertes et de fourrés, ainsi que les maquis denses et les pâturages ouverts. Il est maintenant largement limité aux zones montagneuses, avec seulement un petit nombre de groupes présents dans les forêts de plaine ou les maquis denses.
Au début du XXe siècle, il y avait environ 100 000 lynx pardelle en liberté vivant entre le sud de l'Espagne et le Portugal. Dans les années 1960, la population était estimée à environ 5 000 individus dans la Péninsule ibérique. Dans les années 1980, le déclin était tel qu'on ne comptait que 1 000 à 1 200 individus sur une superficie d'environ 11 000 km². En 2005, il ne restait plus que 160 spécimens sur une superficie de 585 km². En 2007, le nombre de lynx a légèrement augmenté entre 215 et 265 individus. Les deux plus grandes réserves se trouvent en Andalousie dans le parc national de Doñana et celui de la Sierra de Andújar dans la province de Jaén. En octobre 2007, un nouveau groupe a été observé en Castille-La Manche constitué de 15 animaux. Les derniers chiffres estiment qu'il y a en 2013 environ 312 lynx contre 94 il y a 10 ans. Chez le lynx pardelle, la longévité maximale enregistrée à l'état sauvage est de 13 ans. La longévité des individus en captivité est inconnue. Les taux de mortalité sont plus élevés chez les lynx sauvages (48% par an), dont la plupart n'auront pas eu le temps de se reproduire. On pense qu'entre 1960 et 1990, le lynx a subi une perte de 80% de sa population.
Le lynx pardelle est classé « En danger critique d’extinction». C'est le mammifère le plus menacé à court terme dans le monde. Le lynx pardelle a frôlé l'extinction à cause d'une combinaison de menaces : La diminution des proies Les lapins sont la proie principale du lynx pardelle. Des épidémies, comme la myxomatose, ont affecté les populations de lapins au fil des ans, qui a à son tour ont affecté la population de lynx ibérique. La perte et la dégradation des habitats Les infrastructures telles que les routes, les barrages, le chemin de fer et d'autres activités humaines contribuent à la perte et la fragmentation de l'aire de répartition du lynx pardelle, créant des barrières entre les différentes populations. Les populations de lynx sont sévèrement fragmentées, notamment à cause des monocultures intensives (oliviers, fraises, notamment). Par exemple des cultures de fraises illégales (par ailleurs très polluantes) empiètent sur plus de 100 ha dans le parc naturel national de Doñana. Ils sont également victimes des feux de forêts. La chasse illégale Par ironie du sort, le lynx pardelle était considéré à la fois comme un trophée de chasse et comme un nuisible. Sa fourrure et sa viande étaient très prisées. Les chasseurs ont même placé le renard et de lapin au second plan et perçoivent le lynx comme une plus grande menace pour leurs populations de gibier. Le lynx pardelle est une espèce protégée depuis le début des années 1970, mais ils sont encore les victimes d'armes à feu, des pièges, en particulier ceux prévues pour les autres animaux. La circulation routière L'expansion du réseau routier a également conduit à plus de morts sur les routes. La construction de routes à grande vitesse et les autoroutes provoquant le fractionnement de l'habitat du lynx, est une autre des principales menaces pour ce chat sauvage. Dans la dernière décennie plus de 10 animaux sont morts sous les roues d'une voiture. Un nombre très élevé si nous nous rendons compte que nous parlons de près de 5% de la population totale. Infection rénale chronique En 2010, trois spécimens élevés en captivité sont mort d’une infection rénale chronique d’origine inconnue et plus d’un tiers des individus captifs présentent des symptômes de cette infection.
Mesures pour accroitre le nombre de lapins dans le parc national de Doñana
Un plan de gestion a été mis en place dans certaines zones protégées pour augmenter la population de lapins et leur assurer une alimentation viable. Des lapins sont contenus dans des enclos spéciaux, difficiles d'accès et proposant de nombreuses cachettes. Cependant, les populations de lapins restent faibles.
Réduction des collisions routières
Autour du parc, des efforts sont en cours pour réduire les accidents mortels de la circulation
Elimination des pièges
Programme de sensibilisation du public
Sensibiliser le public est important pour améliorer leur perception du lynx
Protection des habitats restants
Un programme de reproduction en captivité en Andalousie
Ce programme d’élevage en captivité (conservation ex situ) afin de renforcer la population est considéré comme d'une importance cruciale pour sauver l'espèce. L’objectif serait de les réintroduire dans la vie sauvage ultérieurement. Un budget de plus de 25 millions d'euros a été débloqué pour ce projet. La contribution LIFE est à hauteur de 10 millions d'euros.